Pourquoi montrer du doigt une génération par rapport aux autres ?
Autour de la génération du baby boom, l’économie fait débat à grands coups, d’arbres transformés en pâte à papier. Elle fait tourner les rotatives pour éditer en autant de livres les programmes avancés par les candidats à la présidentielle. Ajoutons à cette offre pléthorique les livres édités par les économistes. Maintenant, comment invoquer la responsabilité d’une génération, pour enrichissement indu au cours des années de croissance de la France.
Les français auraient ils la réputation de ne rien ou peu connaître de l’économie ? A qui la faute ?
Les français ne sont pas doués en langue étrangère dit on ? A qui la faute ?
La génération baby boom serait responsable de notre situation décadente actuelle ? les titres flingueurs du genre “Nos enfants paieront” déclenchent une zone de fracture ! A qui la faute ?
Qui suis je ?
Je suis baby boomer vous l’aurez compris, et ces accusations des nouvelles générations me peinent. Né dans les premiers jours de 1946, je n’ai pas eu l’impression, je vous l’assure d’être privilégié, à la campagne, au milieu des travaux de reconstructions d’après guerre. A cet égard le certificat d’études en poche à 14 ans, représentait pour moi une certaine indépendance après les 9 ans passés à l’école communale . Inutile de préciser que la marche à pied était mon moyen de transport pour se rendre à l’école. J’ai beaucoup entendu parler de la guerre et de ses conséquences, alors que le mérite, et le système D, dictaient notre destin….
Après 1945, Les générations de retraités ont perçu à 65 ans, leurs premières allocations aux vieux travailleurs salariés par répartition (équivalent à 40% du salaire dans le meilleur des cas). Les débats de révoltés à l’époque, n’avaient rien semble t il d’une partie de plaisir.
D’ailleurs, enfant, observer la morale, retirer son béret pour saluer, étaient incontournables à l’époque. Ceci pour le décor !
En outre, le service militaire, le Général De Gaulle, les grèves de 1968, les événements d’Algérie, m’ont forgé un sens de l’observation plus pratique que théorique n’en déplaise à nos énarques !
Ces générations détiennent l’épargne aujourd’hui, mais il ne faut pas oublier que cet argent gagné n’a pas à être justifié auprès des économistes et philosophes frais émoulus, aujourd’hui. Comprenons bien que cette époque révolue n’a pu marquer leur mémoire.
Qui doit porter le chapeau ?
Maintenant parler des 30 glorieuses qui seraient imputables à ces générations de privilégiés ne me concerne pas. En effet, Je reviendrais volontiers sur les actes politiques qui me semblent indépendants des compatriotes.
Prenons des faits marquants, tout de suite considérons l’œuvre de M Mitterrand (souvenez vous son slogan de campagne : “la force tranquille“. Il n’a pas hésité à vendre les bijoux de famille dans les années 80, pour renflouer les “avancées socialistes” . Citons les privatisations des banques, de l’EDF, des Télécoms, sans oublier le fleuron des autoroutes françaises . Les ressources obtenues de cette grande braderie nationale masquait pour qui ne l’aurait pas remarqué, outre le gâchis financier, l’appauvrissement de la France.
Et pour les années suivantes ?
Pour faire preuve de continuité, parlons de M Chirac, en temps que ministre de F Mitterrand, puis président de la république. N’a t’il pas fait usage d’anaphores pendant sa campagne présidentielle, pour surfer sur la vague de “la fracture sociale” telle qu’il la nommait. Qu’en a t’il fait ?
Rien !
Je citerais pour preuve l’abandon du service militaire national français. Par là, le déficit de la France était étanché quelques temps, les casernes ont été vendues aux promoteurs. A ce sujet, écoutez chanter “le petit jardin” par Dutronc. En conclusion, qui a penser aux conséquences du manque de cohésion entre les générations?. Notamment celles de l’après “Algérie”, ne parlait on pas de ghettos dans les zones périphériques des villes à cette époque ?
Attribuer la palme à M Sarkozy serait faire un raccourci, trop facile. Il s’est bien sorti de la crise des subprimes en 2008, à grands coups de déficit, certes ! Mais l’entrée des pays dans la CEE à vitesse grand V , (années Mitterrand, Chirac) indépendants de sa volonté, se paie au prix fort aujourd’hui.
L’agriculture et l’industrie laissées pour compte ?
L’agriculture et l’industrie ne peuvent être citées qu’en tant que victimes.Notamment, la politique consiste, actuellement à “freiner” la production de l’agriculture pour soutenir les prix . Exemple, La CEE préconisait la mise en jachère de terres, et l’attribution de la PAC,. Alors que la mondialisation s’étendait, que des gens mouraient de faim, en France, on arrosait de gasoil les fruits invendus.
Toujours dans le but de soutenir les prix, on déplaçait les problèmes …. Pour mémoire ne parlait on pas de pays émergents ?
Finalement, l’industrie s’est délocalisée et s’est effacée devant le secteur des services non délocalisables. De ce fait, nous pouvons conclure ainsi, notre génération n’est en rien concernée par les actes de nos dirigeants, et de leurs imprévisions.
Que sera demain si l’on n’y prend garde !
Dernier point concernant l’avenir, les retraités seraient les mieux lotis, pense-t-on ?. En outre , nous ne connaissons pas de revalorisation de nos retraites depuis des lustres.
Notre espérance de vie s’allonge parait il.
D’après vous, que se passera t il dans la prochaine décennie?.
En particulier, nos “rentes” décriées qui rassemblent leurs années d’épargne, vont fondre inexorablement . Nous assisterons au rapprochement des classes sociales moyennes, autrement dit : à qui profite le glissement des seniors? .Que restera t il des richesses à transmettre, à nos enfants, seront ils héritiers de nos déchéances ?
Que font les mamy et papy boom?
Regardez que font les grands parents à la sortie de l’école, qu’attendent ils ? ?
Encore, que font ils le mercredi ? Ils profitent d’avoir leurs petits enfants! Pardi !
Enfin, que font ils pendant les vacances scolaires ? ils profitent d’avoir leurs petits enfants pour occuper leur temps ! celui des grands parents ? pardi !
Croyez vous que nous restons les bras croisés devant les problèmes que rencontrent les générations Y (dont font partie nos enfants) ?. Les droits de donation trouvent ici la réponse sans faire appel à la solidarité de la Nation.
C’est un fait à souligner, rien d’autre. Alors, serions nous responsables de leur déconvenue?.
Aussi, n’avons nous pas souhaité qu’ils réussissent mieux que nous mêmes, et Dieu sait ce que cela représentait pour notre génération d’après guerre ! imprégnés que nous étions. N’apprenait on pas par cœur “le laboureur et ses enfants” fable ô combien solennelle !
J Guidaniel