Il n’est pas besoin d’être expert en écologie ou leader d’un parti politique pour vouloir défendre la planète. Un peu de bon sens pourrait on dire suffirait à apaiser les esprits en matière d’environnement.
Qui ne se souvient pas de la catastrophe à la suite d’un violent orage qui qui s’est abattu sur le Grand Bornand en 1987. La coulée de boue avait dévasté le camping occupé plusieurs centaines de mêtres plus bas.
En rappel, 1992 ce sera le tour de l’inondation de Vaison la Romaine pour “un phénomène du submersion” les journalistes relataient les “maux” pour décrire les conséquences de l’imperméabilisation des sols . En effet, le bitume, les constructions, les moyens de communication sont autant de parties recouvertes imperméables, et par conséquent de modification du ruissellement des précipitations orageuses.
Les aéroports font partie de ce chapitre .
Beaucoup plus près de nous, le projet de “déplacement pour agrandissement” de l’ aéroport de Nantes Atlantique sur la commune de Notre Dame des Landes lancé en 1963 ,connut un combat d’idée entre les volontés de la collectivité et de la région Pays de loire , contre les écologistes qui s’ opposaient au bétonnage des prairies humides au Nord de Nantes. Le projet fut abandonné en 2018.
Plan Biodiversité 4 juillet 2018
Malgré tout le bon sens s’articule autour de cette volonté d’atteindre le “Zéro artificialisation nette à terme”. Un peu comme la pollution carbone qui oblige les pollueurs à compenser, cet objectif définit la volonté à défaut de stopper l’artificialisation, de renaturaliser autant de surfaces sur des sites rendues à la nature.
Bien entendu, le développement urbain comme un train lancé, ne s’immobilise tout de suite en rase campagne. Non, y penser, rationaliser la consommation des espaces naturels, forestiers et agricoles, engager un plan de gestion, conforte les bonnes intentions.
Stabiliser ce phénomène supposerait de bien connaitre l’ampleur des besoins, la nécessité , et de quantifier les surfaces qui devront disparaitre. Par suite, il faudrait connaitre la perte de capacité de production de ces sols perdus, pour envisager la compensation.
Sols des villes et des campagnes
Autre point, comment définir sans parti pris, au recensement des principaux déterminants que sont le bâti et le non bâti, l’usage agricole, le plan d’occupation des sols, le foncier son prix suivant les zones, les écarts de prix au mêtre carré construit en ville ou en périphérie, sans céder à la pression des acteurs et élus.
Les choix politiques , communes, intercommunalité en faveur de l’urbanisation, de la planification des zonages, influencent la délivrance des autorisations de construire et d’aménager.
A qui revient en résumé la décision sage de transformation sans copier le Baron Haussmann qui n’aura d’égal que le marquis de Vauban, en matière d’occupation des sols, à l’époque exempte de contrainte .
L’intervention de l’ Etat n’est pas neutre dans l’accompagnement des collectivités en matière de logements. La concertation avec les commissions de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire , sans laissé sur le côté la préservation des espaces verts et de manière prioritaire la place des terrains agricoles, qui reste à encourager.
Le choix des propriétaires foncier, de l’agriculteur qui prend sa retraite sans successeur sera autant de causes de vente des terres agricoles. Par suite, les promoteurs et les acteurs de l’immobilier dépendront directement des prix du mètre carré de foncier, et par conséquent la recherche de rentabilité conduira vers des constructions pavillonnaires ou collectives , ne laissant que peu de place à l’aménagement utile au bien vivre ensemble.
Les ménages appelés à vivre au plus près des entreprises subiront le coût des logements mis à disposition. Ainsi l’artificialisation dépend d’une pyramide de décideurs à commencer par l’implantation des entreprises qui nous le voyons induise un tissus économique local.
La recherche du développement industriel et du tertiaire complétés par l’urbanisation du bassin d’emploi marque l’occupation des sols différemment à l’échelle locale, départementale ou de la région. Il semble évident que des zones dites d’activité sont le fait de facteurs intervenant autant d’opportunité que d’une étude longuement préparée. De cette source embryonnaire , le développement sera ou ne sera pas respectueux des sols.
Impacts sur l’environnement
L étude du plan de biodiversité souligne trois tendances qui impacte différemment l artificialisation et l imperméabilisation des sols.
• le paysage rural, le bassin hydraulique (Notre Dame des Landes) détermine le respect des usages
• la dégradation des propriétés , tenant compte des activités polluantes ou non
• la perte de capacité productive et maintenant la perte de stockage du carbone
Ces trois points font à chacun leur tour la une des journaux. Les inondations répétées dépendent en grande partie des implantations, des activités, des effets du climat en définitive.
Les dégradations consécutives aux contradictions sur l’écosystème, (déforestation, suppression des terres agricoles, comblement des zones humides sans tenir compte des bassins hydrauliques naturels) font courir des catastrophes de plus en plus prévisibles.
La pollution par émission de CO2 est un phénomène complémentaire. La mise à l’index des véhicules des particuliers, n’est qu’une goutte dans l’océan des bonnes intentions.
Autant les déplacements aériens entrent dans le processus écologique, autant la navigation maritime, les bateaux, navires, pétroliers font beaucoup plus de ravages en matière de pollution atmosphérique, sans crier gare.
Les enjeux de biodiversité
L’activité économique, les échanges, le commerce internet, modifient les circuits habituels. D’un côté la construction d’espace de stockage dans les zones d’activité (terminaux de livraison, Amazon) encourage la vente par internet, d’un autre côté on assiste à la désertification des commerces de villes.
Ce phénomène s’amplifie, les collectivités font tout pour interdire la circulation des automobiles, limitation de vitesse, sont autant de frein qui détournent les consommateurs.
ne sera que la variable d’ajustement des grandes surfaces. Depuis la loi Royer on ne peut que déplorer l’envahissement des périphéries par l’hôtellerie et les centres commerciaux.
Il sera difficile de concilier l’économie et l’ occupation des sols, la notion de patrimoine, ne pas confondre ressources et consommation, tant les éléments sont étroitement interdépendants.
L’écologie n’est ni une religion, ni la propriété d’un courant d’idée politique qui serait la chasse gardée de la droite ou de la gauche exclusivement. Il s’agit , au même titre que la défense des animaux d’un code de bonne conduite, qui s’adresse à tous.