Le travail en famille …. une variante au télétravail ?
La notoriété de l’ entreprise familiale dépasse largement le nom propre à l’origine de l’enseigne commerciale du même nom. Je ne me hasarderais pas à les citer tant elles sont exagérément nombreuses.
Il me semble que la définition officielle aurait occulté l’entreprise familiale qui devait sans doute représenter la totale majorité des entreprises à l’origine. Selon les Echos entrepreneurs 83% des entreprises françaises se reconnaissent sous ce vocable. Pour faire simple, une entreprise représentée sous la forme société qui regroupe les parents et les enfants voire la fratrie, rappelle le type familial de la TPE jusqu’à l’entrée en bourse, somme toute.
Part la suite, l’actionnariat trouble quelque peu “la pureté” des termes . En effet, Il s’agit alors de préciser les participations pour reconnaitre les membres de la famille.
La famille dans le sillage du père
La résilience c’est le mot qui nous vient à l’esprit si l’on s’approche d’une TPE. Le but, l’objectif, la nature de l’activité ne dépendent pas forcément d’un choix avant-gardiste, mais plutôt de situations qui prennent corps dans le temps. Un artisan qui voit son activité prospérer recherche la main d’œuvre au plus près de lui, avec une notion de confiance renforcée. La famille y figure au premier rang.
L’activité économique à l’échelle du pays n’est pas la priorité du chef d’entreprise, son marché est avant tout local. Les changements d’échelle relèvent bien souvent du devoir immédiat d’accompagner l’activité grandissante, bien avant que de penser prélever le fruit du travail accumulé.
Ainsi la “société familiale” s’installe durablement à l’image du chêne , encore scion, qui prend racine dans le taillis avant d’imposer ses frondaisons pour les siècles à venir.
Le chef d’entreprise ne devient pas un manager, je pense plutôt qu’il y est naturellement prédisposé . Les crises systémiques lui font prendre conscience que son entreprise résiste d’autant mieux que les réserves au poste des capitaux permanents sont stables.
Le bon sens préside aux affaires des petites entreprises familiales bien avant de tenter de saisir une opportunité. J’ai en tête une entreprise qui travaille le plexiglass entre autre et qui s’est trouvée submergée en mai, quand la COVID imposa les mesures sanitaires de l’après confinement .
Capitaliser toujours plus
A court terme, la société familiale apporte l’essentiel à la famille, l‘esprit affectio-sociétatis concerne chaque membre. La cohésion confond le capitaine et ses matelots sans faire perdre de vue le rôle de chacun.
La leçon de la vie est bien présente surtout lorsque la solidarité exige la participation de chacun sans réserve devant une catastrophe naturelle, un accident, une maladie, une invalidité, l’entreprise représente une entité aussi solide qu’une famille, un cercle familial.
Les entreprises familiales les vraies font de leur publicité un sacerdoce du genre maison fondée en … ou encore Entreprise … de père en fils depuis 4 ou 5 générations par exemple…. et bien entendu la publicité devient originale lorsque l’une des filles reprend le flambeau.
Nous l’avons compris le socle de l’entreprise familiale réside dans la confiance des membres entre eux, avant tout. La notion de réglementation du temps de travail, est la plupart du temps sous entendu.
Néanmoins, il n’y a pas de business sans une rigueur et une autorité . D’ailleurs les valeurs fondamentales créent le climat de confiance tout autant que l’ambiance qui y règne. En résumé, l’intérêt est un bien commun, une vision sur le long terme. Dans le meilleur des cas la succession fait partie du projet quotidien, une autre façon de responsabiliser les jeunes générations qui pourraient se voir ou se croire à l’abri du besoin.
La relation à taille humaine
Les clients, les fournisseurs , le comptable, la banque, partagent une relation de confiance. La notion d’actionnariat prend une toute autre dimension ici, un changement de camp en quelque sorte, soit qu’il s’agisse d’un actionnaire unique c’est à dire détenant plus de 95% et la vie continue en forme familiale soit que le capital sera dilué et alors nous entrons de plein pied dans une activité régie par le code du commerce et de l’industrie, sans doute avec un effectif salarié conséquent.
La communication est porteuse de bon sens, en harmonie avec les valeurs de l’entreprise familiale. Rien de surprenant que ces entreprises souvent basées dans des communes de moins de 50.000 habitants participent aux activités caritatives ou sportives locales. Le département de la Vendée est à citer dans cette catégorie particulière.
La recommandation propagée par la clientèle vaut mieux qu’une publicité “quatre par trois “sur les bords de la nationale.
L’avenir des entreprises familiales tient à quoi ?
Entreprise familiale ou société familiale ne modifie pas le cours des choses, tout juste si le jeu de la concurrence fixe le cap de la famille. Un savoir faire, une méthode bien rôdée, une curiosité aiguisée tracent le chemin des entreprises à la manière du Puy du Fou que je me dois de citer tant il est l’œuvre humaine par excellence.
Une idée force, une expérience, une histoire ancrée dans un lieu, dans des événements décisifs, comme une logique offerte aux âmes bien nées !! résument mon propos .
La recherche du profit n’est pas une fin en soi, d’ailleurs les bilans le montrent s’il le faut, par la pertinence du modèle de capitalisme familial, qui est axé sur la pérennité de l’entreprise bien avant la distribution des dividendes.
En revanche, chaque médaille cache son revers. Toute entreprise aujourd’hui, se doit d’atteindre la mise en place des objectifs suivants :
- d’envisager l’avenir en formant les jeunes apprentis qui sont chronophages à priori mais tellement fort en terme de continuité,
- selon l’activité, faciliter l’opportunité des contrats d’alternance qui sont porteurs d’ innovation et de notoriété,
- Favoriser la transmission du savoir faire eu égard aux valeurs fondamentales de la société familiale,
- Améliorer les compétences des collaborateurs , s’astreindre à la formation continue dans un environnement qui bouge,
- enfin former les futurs repreneurs, qui sont “le talon d’Achille” de nos entreprise familiales , les fleurons en devenir.